L'atelier cirier
Greenrann s'est installé au Mans
dans le quartier de la chapelle de la Visitation,
à deux pas de l'ancienne manufacture de cire du Roi Louis XIII comme pour s'en inspirer.
Soucieux de faire perdurer la tradition, notre atelier à garder le lien avec l'église catholique en
créant des sculptures d'icônes religieuses en cire
pour les boutiques de pélerins mais aussi avec le chic, le raffinement de l'époque des Lumières en confectionnant des bougies avec des détails soignés, des matières nobles et précieuses pour une clientèle d'exception.
Le métier de cirier
L'honneur du métier exigeait des maîtres expérimentés
et pour devenir maître cirier, il fallait franchir différentes étapes.
La première d'entre elles est marquée par la signature d'un
contrat d'apprentissage de deux ans chez un notaire et devant témoin. Le contrat prévoit aussi toute l'intendance, fournie par son maître à la bonne vie de l'élève : gîte, couvert, blanchiment etc.
Au terme de ce contrat, l'apprenti devient compagnon ou ouvrier.
Pour accéder à la dernière étape et devenir maître, il faut obligatoirement confectionner seul et sans aide cinq chefs-d'oeuvre qui donnent la mesure de son savoir-faire.
Jugé par quatre membres de la corporation des ciriers, le candidat est reçu à la pluralité des voix et doit s'acquitter d'une somme d'argent à la caisse commune, d'une quantité de cire à la torche de sa corporation, d'une somme de six livres aux pauvres et enfin, offrir à ses juges et confrères un copieux festin. Il était coutume pour un manufacturier de reverser 1% de son chiffre d'affaires aux bonnes oeuvres chaque année.
LE TRAVAIL DE LA CIRE
- La cire d'abeille brut était exposée sur des claies à l'air libre, sur des grandes toiles, dans des champs nommés "blanchisseries" ou "herberies" afin de s'oxyder avec la rosée et les rayons du soleil d'avril à juin. Vient ensuite son passage à la fonderie de la manufacture dans des grandes baignoires en cuivre étamées puis filtrées dans des sacs de toile afin de retirer ses impuretés.
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La
mèche tressée de plusieurs brins de coton était confectionnée sur un métier en bois de Tisserand
puis coupée et suspendue à des romaines au-dessus d'une cuve de cire chaude. Le cirier
versait avec sa louche la cire sur chaque mèche en tournant, qui durcissait en descendant (pour la réalisation de cierges ou flambeaux avec un cerclage) ou par immersions successives de mèches sur les romaines dans une cuve de cire chaude (technique de plongée remontant au XVème siècle). Enfin, les cierges fins étaient ramollis à l'eau chaude puis percés avec une broche à la base
et modelés avec les mains. C'est la ciergerie traditionnelle.
- Des chefs-d'oeuvres en cire étaient réalisés (sculptures de bustes ou de statues à taille humaine, torches de procession, bougies luxueuses).
- Des centres de table (imitations alimentaires de rôtis, pâtés, gâteaux ou fruits) parfois appelés "pièces de cabinet".
- Des "Ex-Voto" en cire en forme de bras, mains, jambes ou coeur en remerciement d'une grâce ou d'une guérison obtenue.
- Des crucifix en cire étaient confectionnés pour les pauvres car la cire coutait moins cher que le bois.
- Des bougies de deuil personnalisées et ornées de tissus et de reliefs en cire.
la révolution de la couleur de la cire : Le Blanc du mans
Lors de son passage au Mans, en 1614, le jeune
Louis XIII
accompagné de sa suite royale,
se vit offrir de nombreux présents tout à fait inédits
: flambeaux de table, de nuit,
carrés, bougies dorées, jaspées, jaunes….
La mode était désormais lancée à Paris.
Le Mans devient renommé, avec ses bougies blanches à la fois originales, luxueuses et artisanales.
Maître Jean Hallay deviendra
fournisseur du Roi
jusqu'à sa mort avant de laisser la place à la manufacture d'Antony (actuellement Trudon), la manufacture royale d'Orléans et de Dugny. Les successeurs de HALLAY préfèreront garder en clientèle l'aristocratie dont le Duc de Bourbon Penthièvre, les salles de concert (Opéra, Colysée, Comédie Italienne, Concert Spirituel) plutôt que de fournir la cour et se lanceront dans le commerce transatlantique.
Naissance de la dynastie leprince
Maître
HOSSARD
maria sa fille à
Jean LEPRINCE
(1635-1711), fils d'un grand cirier de Bellême qui deviendra le successeur de cette lignée de ciriers manceaux.
LEPRINCE
fût accompagné par un personnage important (son oncle, juge de Bellême) comme il était coutume lors de la signature de son contrat et mêla le destin des familles de ciriers du haut et bas maine.
Lui succèdera
Jean François
(1665-1732) et son fils
Jean Baptiste-Jacques
(1710-1781) qui permettra à la famille de changer de statut social et d'annoblir ses descendants en achetant une charge de conseillé du roi. Il acquiert le chateau d'Ardenay et fait batir un somptueux hôtel particulier place des Halles, quartier de la Visitation (actuellement hôtel **** LEPRINCE).
Jean Baptiste-Henry-Michel LEPRINCE d'Ardenay
(1737-1819), l'aîné des enfants parachève cette ascencion familiale fulgurante tant dans la négoce que dans les charges publiques qu'il exerce : consul, administrateur de l'hôpital et du bureau de charité, maire du Mans en 1790.
La manufacture
de cire et bougies LEPRINCE
a fermé en 1813
suite à la révolution Française, la fuite de l'aristocratie à l’étranger et de la modernisation de l'éclairage (la lampe à huile dit quinquet).
Le métier
qui était transmis autrefois de maitre à élève
s’éteignit peu à peu jusqu’à disparaitre en 1956
avec le
dernier cirier du Mans,
Pierre LEMARCHAND,
ouvrier à la manufacture de Froide Cuisine.
Deux autres familles de ciriers
ont participé à l'essor du Mans au siècle des Lumières, les
ORRY
(rue de l'herberie) et les
LE ROMAIN
(rue de l'éventail) avec 30% de la production de la Ville.
Depuis quelques années, des ciriers autodidactes en fondants et bougies parfumés, cupcakes etc....émergent sur le marché et mets en lumière une partie de ce métier mais la méthode traditionnelle avec la partie ciergerie traditionnelle et artisanat d'art avec réalisation de chefs-d'oeuvres reste encore trop peu mis en avant car moins ludique pour le grand public.
Il ne resterait qu'une vingtaine de Maître ciriers en France.
La ciergerie traditionnelle GREENRANN a repris le flambeau qui s'était éteint depuis 67 ans au Mans et relance le métier au coeur de ville.